?Nous espérons faire mieux qu'aux cantonales de 2004, où le FN avait obtenu plus de 12% des voix au plan national?, explique Marine Le Pen. Ici à Hénin-Beaumont le 24 février.
Crédits photo : PHILIPPE HUGUEN/AFP
Présents dans les trois quarts des cantons renouvelables, les candidats du Front national espèrent profiter des sondages flatteurs de leur présidente. Et mettre l'UMP en difficulté.?
Le Front national se présente pour la première fois devant les électeurs avec Marine Le Pen comme présidente. Les élections cantonales des 20 et 27?mars, où la moitié des conseillers généraux seront renouvelés, diront si les candidats FN à un scrutin local tirent profit des sondages flatteurs pour Marine Le Pen qui se multiplient dans la perspective de la présidentielle de 2012. ?Nous sommes portés par une dynamique, argumente Marine Le Pen. Nous espérons donc faire mieux qu'aux cantonales de 2004, où le FN avait obtenu plus de 12% des voix au plan national.?Un pari qui est loin d'être gagné. Aux régionales de mars 2008, le FN avait recueilli 4,85% des voix et des listes dissidentes 0,15% des suffrages. Ce très mauvais résultat, il est vrai, s'expliquait par la crise profonde que traversait alors le parti frontiste après l'élection de Nicolas Sarkozy à l'élysée. Le contexte politique est aujourd'hui évidemment plus prometteur pour le FN. Le parti de Marine Le Pen présente des candidats dans 1450 des 2023 cantons renouvelables, soit près de trois sur quatre, et assure que ces 1450 cantons représentent 82% des électeurs appelés aux urnes.
élection difficile
Les cantonales demeurent toutefois une élection difficile pour le FN. Les électeurs s'intéressent souvent plus au contournement d'une rocade ou aux maisons de retraite inaugurées par le département qu'aux débats sur l'immigration et sur le libre-échange. Le mode de scrutin, majoritaire à deux tours, laisse peu d'espoir aux partis contestataires sans alliés d'obtenir des élus, ce qui n'encourage pas leurs sympathisants à aller voter. De surcro?t, le Parlement a décidé qu'un candidat devra obtenir au premier tour un score égal à 12,5% des électeurs inscrits pour pouvoir se maintenir au second tour. Auparavant, représenter 10% des inscrits suffisait. Si la participation est de 50%, un candidat devra donc obtenir au moins 25% des voix pour accéder au second tour. Et rares sont les cantons où le FN peut y prétendre. ?L'UMP a relevé le seuil d'accès au second tour dans le seul but de nous nuire?, soutient Marine Le Pen.Le FN espère atteindre ce seuil fatidique dans des cantons situés en particulier dans le Nord-Pas-de-Calais et en Provence-Alpes-C?te d'Azur. Au second tour des régionales de mars 2010, le parti frontiste avait obtenu respectivement 22,20% et 22,87% des voix dans ces deux régions. Le FN et Jacques Peyrat, ancien maire de Nice, ont ainsi conclu un accord électoral dans le 14e?canton de la ville. Steeve Briois, secrétaire général du parti et conseiller municipal à Hénin-Beaumont, se présente dans le Pas-de-Calais. Louis Aliot, vice-président, est en lice dans les Pyrénées-Orientales. Bruno Gollnisch, qui avait obtenu 32,35% des voix face à Marine Le Pen lors du congrès de Tours les 15 et 16?janvier, dirige la campagne dans le Rh?ne, sans être candidat lui-même.
Le scénario idéal pour Marine Le Pen serait que le candidat de son parti devance celui de l'UMP au premier tour dans certains cantons et reste seul en lice au second face au candidat de gauche. Un cas de figure qui placerait, dans ces cantons, les électeurs de la majorité dans une situation très inconfortable.
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